Le collectif Inter associatif Année 2012, c’est aujourd’hui plus de 60 réseaux et associations, de taille nationale ou régionale, ayant
fait le choix de travailler ensemble cette Année. C’est la Déclinaison française de la Coalition européenne (40 réseaux européens) qui sous la houlette du réseau européen AGE a contribué à la définition et la mise en place de cette Année, en liens étroits avec la Commission, le Parlement européen, le Comité des Régions. Cette coalition a
publié un Manifeste, une Feuille de route et des documents de travail.
Je vais essayer de tracer les attentes du Collectif Inter
associatif et retiendrai 7 axes de travail, conduisant à 7 niveaux d’attentes.
- le challenge de l’inachevé, chaque année européenne a du mal à conclure sur les changements à opérer ensuite, pour les associations et les autres acteurs, car la diversité est grande entre acteurs plutôt généralistes, d’autres plus spécialistes de question d’emploi, de vie sociale, de santé, de relations entre les âges de la vie, de mobilisation citoyenne.
- le challenge du « faire ensemble », car s’il nous faut partir « à point » en réglant nos montres maintenant, il faut durer et conclure, voire évaluer ce qu’une année européenne a réellement apporté. Faire ensemble, c’est aussi essayer de co-construire entre associations et organismes publics des moments forts de cette Année.
II. Une Année 2012, pourquoi faire ?
La
documentation sur le vieillissement démographique est déjà foisonnante. Les
enjeux sont connus et pourtant cela reste encore impalpable. Les signaux se
multiplient, comme le Livre Blanc sur les retraites qui nous dit que la
population active va commencer à baisser dès 2012, dans l’Union Européenne. Le
climat social est tendu et si la guerre des Ages n’est qu’une formule
journalistique, l’exclusion de nombreuses personnes âgées est devenue une
réalité.
2°
attente :
Montrer que le vieillissement démographique peut devenir un des moteurs de la
croissance et non une charge. Pour cela, il faut souligner l’apport des
générations d’ainés au plan économique, social, financier, comme dans la
cohésion sociale et les rôles nouveaux à vivre et développer comme celui de
grands parents et arrières grands parents. Notre
VISION est celle d’une Société pour tous les âges et d’une Union Européenne
Amie de tous les âges d’ici 2020. Aussi serons-nous attentifs à donner la
parole à celles et eux que l’on entend peu : migrants âgés, femmes très âgées,
travailleurs discriminés, personnes en situation de handicap, …
III. La révolution du vieillissement
actif !
Les
espérances de vie augmentent encore et la France reste dans le peloton de tête.
Pour rendre crédible cette stratégie, il faut créer les conditions de sa
réussite.
Compte tenu
de la perspective d’évolution des pensions en Europe, la société civile
est consciente qu’une politique volontariste pour la promotion d‘un
vieillissement actif doit intégrer des actions en amont sur le maintien dans
l’emploi des travailleurs dit « âgés » ; elle souligne cependant
qu’une politique pro-active doit prendre en compte tout autant la suite de la
vie professionnelle et tous les aspects de la vie.
3° attente : En matière de création d’emploi, il
est temps de reconnaître la place éminente des associations qui y contribuent. La
réussite passe par l’hybridation des
acteurs, dont font partie les associations. Citons par exemple :
Le renforcement des liens entre
acteurs associatifs et entrepreneurs, développer le mécénat de compétences et
réciproquement reconnaître les compétences acquises dans le monde associatif et
utiles au monde professionnel.
L’établissement de liens entre les
acteurs associatifs et les personnes au chômage (et donc Pôle Emploi) pour
garder un lien social actif avec une synergie entre les dispositifs
administratifs au plan local et les associations dans le cadre du retour au
travail des seniors au chômage.
Gérer les transitions du monde
professionnel vers le monde associatif comme une valorisation des atouts qu’il
faut disséminer.
IV. La longévité repose la question de la place qu’occupe et occuperont les personnes âgées, au
sein des groupes d’âge.
4° attente : Si l’on avait
tendance à « attendre la fin de sa vie», c’est désormais le terme de
« vivre ensemble », entre les groupes d’âges qui se met en place. Les
groupes d’âge qui constituaient ceux qu’on a appelé les « vieux » ont
à trouver leur juste place dans la société, engageant leur responsabilité
individuelle et collective, tout autant que les « jeunes » dont on
sait les difficultés d’insertion. Dès lors, le dialogue des âges devient primordial. Il faut le nourrir et
l’animer, dans la diversité. Les expériences et projets multiples de la société
civile mériteraient un soutien durable. Dans cet aspect, l’accès à une
véritable « formation continue » s’impose, pour nourrir cette vie
ajoutée.
V. Relations et Communication entre les âges structurent
la solidarité entre les générations
Au delà des aspects financiers des
systèmes de retraite qui engagent les formes de solidarité entre les
générations, d’autres formes de solidarité évoluent, se transforment et réinterrogent
nos traditions.
5° attente : Comment construire durablement les soutiens mutuels
entre les âges et les générations, par des formes renouvelées comme les
parrainages, les tutorats, les voisinages réclamant des transferts de
connaissance, dans la réciprocité, les échanges de savoir-faire. Là aussi, il
faut des stimulations, des cadres de travail.
VI. Les personnes âgées dans la cité
Dans cette évolution que vit la
société, l’interrogation porte plus intensément sur les conditions de la vie collective.
A cet effet, au delà de l’OMS et de son réseau des villes amies des ainés, et
des labels attribués en France également, il devient urgent de regarder comment
prendre en compte les ainés, mais plus globalement comment les environnements
deviennent amis de tous les âges.
6° attente : Que le cadre global
à élaborer se fasse avec des associations, des acteurs de la société civile,
pour diagnostiquer et faire évoluer les questions de l’accessibilité, du
transport adapté, du logement adapté aux dépendances, des objets « design
for all », des formes nouvelles de discriminations, d’abus de faiblesse.
Une démarche de longue durée se doit d’associer durablement tous les
regroupements de citoyens et les autorités locales. La coalition européenne prévoit
un travail avec les maires des villes
dans une Convention ad’hoc. Nous relaierons cet axe de travail. Mais déjà
dans le cadre des engagements UE 2020, l’élaboration des PNR (Programmes
Nationaux de Réforme) pourrait donner une place aux questions du vieillissement
actif.
VII. Une année européenne
Notre champ de vision n’est plus
limité à l’hexagone. Cette Année européenne nous invite à croiser les regards,
échanger nos approches et compréhensions des changements à opérer.
7° attente : Faire que les
initiatives de tous les acteurs (jeunes et moins jeunes, actifs et retraités)
soient porteuses de regards multiples, de partages entre acteurs européens et
du monde entier, pour que, européens
ensembles, nous avancions vers un mieux être et un avenir commun . Pour
cela il faut une incitation et des soutiens matériels. Quelques grands réseaux
associatifs peuvent et savent le faire. Qu’ils soient stimulés.
En
conclusion,
le
Collectif Inter associatif peut et veut contribuer à cette Année. Avec
l’ouverture d’un site web dédié, d’une Lettre d’information ouverte à tous les
citoyens, il peut réaliser des maillages et donner aux citoyens des moyens
d’échanges et d’expressions. Puissions nous ainsi stimuler la Cohésion Sociale
dans notre pays.