29 février 2012

Lancement de l’Année Européenne 2012


Intervention de JP BULTEZ au nom du Collectif Inter associatif Année 2012
28 février 2012 Paris

Le collectif Inter associatif Année 2012, c’est aujourd’hui plus de 60 réseaux et associations, de taille nationale ou régionale, ayant fait le choix de travailler ensemble cette Année. C’est la Déclinaison française de la Coalition européenne (40 réseaux européens) qui sous la houlette du réseau européen AGE  a contribué à la définition et la mise en place de cette Année, en liens étroits avec la Commission, le Parlement européen, le Comité des Régions. Cette coalition a publié un Manifeste, une Feuille de route et des documents de travail.
Je vais essayer de tracer les attentes du Collectif Inter associatif et retiendrai 7 axes de travail, conduisant à 7 niveaux d’attentes.

I. Une Année européenne est toujours un CHALLENGE

  • le challenge de l’inachevé, chaque année européenne a du mal à conclure sur les changements à opérer ensuite, pour les associations et les autres acteurs, car la diversité est grande entre acteurs plutôt généralistes, d’autres plus spécialistes de question d’emploi, de vie sociale, de santé, de relations entre les âges de la vie, de mobilisation citoyenne.
  • le challenge du « faire ensemble », car s’il nous faut partir « à point » en réglant nos montres maintenant, il faut durer et conclure, voire évaluer ce qu’une année européenne a réellement apporté. Faire ensemble, c’est aussi essayer de co-construire entre associations et organismes publics des moments forts de cette Année.
1° attente : Travailler ensemble pendant un an, dépasser le « chacun pour soi »  selon les thèmes retenus, élaborer un travail ensemble, voire des évènements communs, le tout dans une perspective durable. Ne pas travailler les uns à coté des autres, mais ensemble.

II. Une Année 2012, pourquoi faire ? 
La documentation sur le vieillissement démographique est déjà foisonnante. Les enjeux sont connus et pourtant cela reste encore impalpable. Les signaux se multiplient, comme le Livre Blanc sur les retraites qui nous dit que la population active va commencer à baisser dès 2012, dans l’Union Européenne. Le climat social est tendu et si la guerre des Ages n’est qu’une formule journalistique, l’exclusion de nombreuses personnes âgées est devenue une réalité.

2° attente : Montrer que le vieillissement démographique peut devenir un des moteurs de la croissance et non une charge. Pour cela, il faut souligner l’apport des générations d’ainés au plan économique, social, financier, comme dans la cohésion sociale et les rôles nouveaux à vivre et développer comme celui de grands parents et arrières grands parents. Notre VISION est celle d’une Société pour tous les âges et d’une Union Européenne Amie de tous les âges d’ici 2020. Aussi serons-nous attentifs à donner la parole à celles et eux que l’on entend peu : migrants âgés, femmes très âgées, travailleurs discriminés, personnes en situation de handicap, …

III. La révolution du vieillissement actif !
Les espérances de vie augmentent encore et la France reste dans le peloton de tête. Pour rendre crédible cette stratégie, il faut créer les conditions de sa réussite.
Compte tenu de la perspective d’évolution des pensions en Europe,  la société civile est consciente qu’une politique volontariste  pour la promotion d‘un vieillissement actif doit intégrer des actions en amont sur le maintien dans l’emploi des travailleurs dit « âgés » ; elle souligne cependant qu’une politique pro-active doit prendre en compte tout autant la suite de la vie professionnelle et tous les aspects  de la vie. 

3° attente : En matière de création d’emploi, il est temps de reconnaître la place éminente des associations qui y contribuent. La réussite passe par l’hybridation des acteurs, dont font partie les associations. Citons par exemple :
Le renforcement des liens entre acteurs associatifs et entrepreneurs, développer le mécénat de compétences et réciproquement reconnaître les compétences acquises dans le monde associatif et utiles au monde professionnel.
L’établissement de liens entre les acteurs associatifs et les personnes au chômage (et donc Pôle Emploi) pour garder un lien social actif avec une synergie entre les dispositifs administratifs au plan local et les associations dans le cadre du retour au travail des seniors au chômage.
Gérer les transitions du monde professionnel vers le monde associatif comme une valorisation des atouts qu’il faut disséminer. 

IV. La longévité repose la question de la place qu’occupe et occuperont les personnes âgées, au sein des groupes d’âge.

4° attente : Si l’on avait tendance à « attendre la fin de sa vie», c’est désormais le terme de « vivre ensemble », entre les groupes d’âges qui se met en place. Les groupes d’âge qui constituaient ceux qu’on a appelé les « vieux » ont à trouver leur juste place dans la société, engageant leur responsabilité individuelle et collective, tout autant que les « jeunes » dont on sait les difficultés d’insertion. Dès lors, le dialogue des âges devient primordial. Il faut le nourrir et l’animer, dans la diversité. Les expériences et projets multiples de la société civile mériteraient un soutien durable. Dans cet aspect, l’accès à une véritable « formation continue » s’impose, pour nourrir cette vie ajoutée.

V. Relations et Communication entre les âges structurent la solidarité entre les générations
Au delà des aspects financiers des systèmes de retraite qui engagent les formes de solidarité entre les générations, d’autres formes de solidarité évoluent, se transforment et réinterrogent nos traditions.

5° attente : Comment construire durablement les soutiens mutuels entre les âges et les générations, par des formes renouvelées comme les parrainages, les tutorats, les voisinages réclamant des transferts de connaissance, dans la réciprocité, les échanges de savoir-faire. Là aussi, il faut des stimulations, des cadres de travail.

VI. Les personnes âgées dans la cité
Dans cette évolution que vit la société, l’interrogation porte plus intensément sur les conditions de la vie collective. A cet effet, au delà de l’OMS et de son réseau des villes amies des ainés, et des labels attribués en France également, il devient urgent de regarder comment prendre en compte les ainés, mais plus globalement comment les environnements deviennent amis de tous les âges.

6° attente : Que le cadre global à élaborer se fasse avec des associations, des acteurs de la société civile, pour diagnostiquer et faire évoluer les questions de l’accessibilité, du transport adapté, du logement adapté aux dépendances, des objets « design for all », des formes nouvelles de discriminations, d’abus de faiblesse. Une démarche de longue durée se doit d’associer durablement tous les regroupements de citoyens et les autorités locales. La coalition européenne prévoit un travail avec les maires des villes dans une Convention ad’hoc. Nous relaierons cet axe de travail. Mais déjà dans le cadre des engagements UE 2020, l’élaboration des PNR (Programmes Nationaux de Réforme) pourrait donner une place aux questions du vieillissement actif.

VII. Une année européenne
Notre champ de vision n’est plus limité à l’hexagone. Cette Année européenne nous invite à croiser les regards, échanger nos approches et compréhensions des changements à opérer.

7° attente : Faire que les initiatives de tous les acteurs (jeunes et moins jeunes, actifs et retraités) soient porteuses de regards multiples, de partages entre acteurs européens et du monde entier, pour que, européens ensembles, nous avancions vers un mieux être et un avenir commun . Pour cela il faut une incitation et des soutiens matériels. Quelques grands réseaux associatifs peuvent et savent le faire. Qu’ils soient stimulés.

En conclusion, 
le Collectif Inter associatif peut et veut contribuer à cette Année. Avec l’ouverture d’un site web dédié, d’une Lettre d’information ouverte à tous les citoyens, il peut réaliser des maillages et donner aux citoyens des moyens d’échanges et d’expressions. Puissions nous ainsi stimuler la Cohésion Sociale dans notre pays.